La personne a même travaillé au CNRS !
J’habite la campagne, un hameau de 4 maisons où vivent 7 adultes et 4 enfants.
Le hameau est entouré de toutes parts de champs adjacents, les maisons étant à quelques mètres des cultures de céréales qui ont remplacés les prairies qui existaient auparavant.
Parallèlement, nous avons constaté la raréfaction des fruits malgré de superbes floraisons (quasi disparition des abeilles malgré le fait que deux agriculteurs implantent des ruches au bord de leurs champs de maïs) et la mort de nombreux petits arbres (9 ce printemps), figuiers, poiriers, pêchers, groseilliers, etc…récemment plantés et régulièrement arrosés.
Depuis plusieurs années, j’ai un problème neurologique qui se reproduit au printemps, des troubles de l'équilibre curieusement apparus après avoir respiré des pesticides pulvérisés dans le champ voisin.
C’est assez gênant de devoir se tenir aux murs pendant plusieurs jours ou semaines et de tomber régulièrement.
Ma femme a eu des problèmes analogues, moins graves, en même temps et aussi juste après une pulvérisation voisine, et la voisine se demande pourquoi il lui arrive de perdre l’équilibre.
Il s’est avéré que le mélange utilisé pour ces pulvérisations comporte de la cyperméthrine, un insecticide bien connu comme responsable de manifestations neurologiques. Il y était associé à un herbicide, le 2,4 D.
Curieusement, j’ai eu en même temps un pré-diabète (heureusement corrigé par un simple régime). On sait depuis longtemps qu’un des effets du 2,4 D est l’induction de diabète.
Ce printemps a été marqué par un nouveau souci. L'apparition de sévères troubles du rythme cardiaque m'a conduit à un bilan à l’hôpital.
Il a révélé une atteinte cardiaque ischémique grave (le sang n’arrive pas en quantité suffisante au niveau du muscle cardiaque), sans avoir aucun des facteurs habituels d’ischèmie cardiaque, i.e. glycèmie –normale depuis 3 ans, cholestérol et autres lipides , pas d’hypertension, arrêt du tabac en 1973 et surtout artères du coeur (coronaires) normales à la radio (coronarographie).
L’étude faite dans les régions américaines de culture de blé (Mortality from Ischemic Heart Disease and Diabetes Mellitus (Type 2) in Four U.S. Wheat-Producing States: A Hypothesis-Generating Study. D. M. Schreinemachers, Environ. Health Perspect. 2006, 114, 189-193) rapporte des constatations identiques et les attribue au 2.4 D.
Coïncidence troublante, 4 autres adultes habitant le hameau ont aussi des troubles du rythme cardiaque. Le voisin agriculteur les attribue au tabac (même si personne ne fume), et Il a aussi ces troubles qu’il attribue au stress.
Lorsqu’on parle de toxicité des pesticides, tout le monde rigole. Pas seulement la plupart des agriculteurs, mais aussi beaucoup de médecins.
Les neurologues du CHU ignoraient la neurotoxicité de la cyperméthrine, pourtant bien connue. On commence seulement à parler des liens entre maladie de Parkinson et pesticides agricoles alors que la littérature médicale contient 548 publications, de l’induction de lymphomes (cancers des ganglions lymphatiques, 450 études publiées, bien connue dans un CHU proche de cultures de pommes).
Les cardiologues ignoraient tout des liens entre herbicides et ischèmie cardiaque et j’ai du leur passer une copie de la publication américaine récente.
Un autre témoignage:
RépondreSupprimerC.A. (Les Baronnies, Drôme): "Ce mas inoccupé depuis plusieurs années que j'ai acquis en 1977 se trouve dans un cadre exceptionnel avec une vue imprenable sur la campagne et les montagnes. Il était entouré de vergers, d’abricotiers et de cerisiers, jouxtant la maison. Ma source d’eau alimentaire se trouve au milieu du verger mais est cependant ma propriété.
Mon voisin connaissait cette situation lorsqu’il a acquis ces terres en 1980. Du fait que je ne séjournais qu’occasionnellement dans cette maison, j’ai toujours privilégié la relation avec mes voisins et pour cela, avec mon épouse et mes enfants, nous les aidions bénévolement lors des récoltes et je me suis donc toujours tu pour ne pas dégrader cette relation malgré des impacts manifestes de mon bénévolat. En effet, lorsque je participais aux cueillettes, j’étais les bras nus. A la fin du mois d’août, je commençais à avoir des démangeaisons sur les bras et les épaules jusqu’en décembre. J’ai consulté mon médecin qui m’a prescrit des pommades à appliquer mais sans effet. Finalement, j’ai conclu que cela ne pouvait provenir que des contacts involontaires avec les feuilles des arbres et j’ai décidé de ne plus participer aux cueillettes et d’aider mon voisin différemment. A partir de ce moment mes démangeaisons avaient disparu après l’été. C’était manifestement le contact avec les arbres qui provoquaient la chose. J’en ai parlé à mon voisin qui a rigolé de moi…… et avait minimisé la chose !
Cependant, depuis ma retraite, je suis à la maison durant les ¾ de l’année et j’ai à subir les nuisances provoquées par les travaux agricoles. Malgré mes demandes, il n’a pas accepté et au contraire a accentué ses agissements. En conséquence, le climat et la relation franchement « familiale » du début, s’est détériorée. J’ai eu à subir divers préjudices dont certains très graves (incendie, pollution de ma source, dégradation des accès, orientation des eaux de ravinement sur ma propriété) pour lesquels j’ai déposé des plaintes. Celles-ci ont toutes été classées sans suite faute de preuves incontournables. Je lui ai signifié qu’il ne respectait pas la législation applicable aux pulvérisations. Que ce soit le respect des distances (par rapport à mon habitation et à ma source), les conditions atmosphériques (vent), l’heure à laquelle il les effectue (des nuits entières à pulvériser), il ne respecte rien. Jamais il ne m’a informé de la dangerosité des produits. Je ne pouvais sortir de chez moi avant 4 à 5h après les pulvérisations et nettoyer sérieusement le mobilier de la terrasse.
La conciliation a échoué. Mon intervention auprès du maire n’a eu aucune suite (cela peut-il s'expliquer par le fait qu'il est agriculteur ?) et les plaintes que j'ai déposé ont toutes été classées sans suite sous des arguments discutables.
Il ne m’est dès lors resté qu’une solution….. vendre ma maison et partir ailleurs. Ce que j'ai fait un prenant soin de vérifier l'absence de champs.
Je m’interroge sur l’existence des contrôles sanitaires et sur leur efficacité. Jamais en trente deux ans, je n’ai pu constater qu’il y en avait.
Ces agriculteurs-là, qui ne repectent pas la réglementation mais qui par ailleurs revendiquent toujours des aides, seront la cause de la destruction de notre monde pour leur seul profit.
Il n’y a qu’à voir le nombre d’êtres vivants qui disparaissent d’année en année, qu’il s’agisse d’insectes, d’oiseaux, d’animaux……et peut-être de personnes. De nombreuses espèces sont en diminution. Les cigales se sont tues dans ces vergers, les abeilles périssent, les oiseaux n’égaient plus notre jardin, le petit gibier a disparu de ces cultures…etc…etc
C’est plus qu’alarmant"