La vallée des immortels, lieux ou vivent les Hunzas
Les membres du peuple Hunza sont toujours souriants, ils sont vifs et forts. Les Hunzas ont une apparence physique si jeune que beaucoup de gens sont choqués lorsqu’ils connaissent leur âge. Ces gens mangent beaucoup d’abricots. Ils semblent être d’une autre planète, mais ce n’est pas le cas. Ils sont grands, ont la peau claire et l’aspect physique des anciens Grecs. Leur nom signifie « Ils sont unis comme des flèches dans un carquois ». Les Hunzas vivent dans les montagnes du nord du Pakistan, ils sont environ 87 000 et sont exceptionnels parce qu’ils vivent en moyenne une centaine d’années. Beaucoup d’entre eux vivent 120 ans sans problèmes de santé. Certains ont vécu 160 ans. Ils sont rarement malades, ne savent pas ce que sont les tumeurs, ils ont une apparence très jeune et leurs femmes accouchent à 65 ans.
Ils sont la preuve vivante de la façon dont l’alimentation et le mode de vie influent sur les humains. Les Hunzas prennent des bains dans l’eau glacée, même si la température extérieure est inférieure à 0°C. Ils ne mangent que les aliments qu’ils cultivent. Ils mangent des fruits et des légumes crus, des oléagineux, beaucoup d’abricots secs, une variété de céréales (principalement du millet, du sarrasin et de l’orge), des légumineuses et peu de fromage, de lait et d’œufs.
Ils marchent beaucoup mais mangent peu
Ils ont des repas frugaux. Un petit-déjeuner constitué d’un bol d’abricots frais ou bouillis avec des céréales et des chapatis, un pain indien. Vers 10 heures, même régime auquel s’ajoutent des légumes frais ou bouillis. Entre 13 heures et 14 heures, autre repas d’abricots secs attendris dans de l’eau, l’hiver, ou d’abricots frais l’été. Et enfin, entre 17 et 19 heures, un repas plus substantiel comprend, outre des chapatis, des légumes, et en saison, des fruits variés, prunes, pêches, poires, pommes ou abricots frais. Ils marchent beaucoup, jusqu’à 15 à 20 kilomètres par jour et ne connaissent pas la fatigue. Ils consomment rarement de la viande, peut-être deux fois par an et dans ce cas, c’est un peu d’agneau ou un peu de poulet. Ils rient aussi beaucoup et leur joie de vivre est également l’un de leurs précieux atouts.
Un spécialiste des Hunzas, Ralph Bircher, dans son livre « Les Hunzas : un peuple qui ignore la maladie », a synthétisé un nombre important d’informations sur l’alimentation de ce peuple :
Ils sont végétariens, ou presque
Ils consomment une grande quantité d’aliments crus
Leur régime est composé majoritairement de fruits et de légumes
Leurs produits sont totalement naturels
Ils ne boivent pas d’alcool et ne consomment pas de sucre
Leur consommation en sel est très modérée
Ils pratiquent régulièrement le jeûne.
Pendant une période de deux à quatre mois, ils ne mangent rien, mais boivent seulement du jus d’abricots secs. C’est leur tradition qu’ils respectent depuis les temps anciens et cela a lieu à une période de l’année où le fruit n’est pas encore mûr. Les médecins conviennent que leurs habitudes alimentaires ainsi que les périodes de jeûne ont contribué à leur excellente santé et longévité.
Le docteur McCarrison, britannique, a établi une liste des maladies dont ils étaient exempts : « cancer, ulcère gastrique, appendicite, colique, pas de sensibilité de l’abdomen aux impressions des nerfs, à la fatigue, à l’anxiété, au froid ». Le Dr Tobe, allemand, a complété cette liste et n’avait relevé « aucun cas de calculs biliaires, ou rénaux, de maladies coronariennes, d’hypertension, de lésions valvulaires, de déficience mentale, de polio, d’arthrite, d’obésité, de diabète et d’insuffisance thyroïdienne. » Il n’a jamais rencontré non plus de personne handicapée dans les villages visités.
Leur habitude de consommer de grandes quantités d’abricots contribue probablement au fait qu’ils sont protégés des tumeurs. Les noyaux d’abricots sont riches en vitamine B-17 qui a des propriétés anticancéreuses, et à partir des noyaux, ils font de l’huile. Mais ce sont des faibles doses car sinon cela pourrait être dangereux. C’est une sorte de prestige pour une famille, d’avoir beaucoup d’abricotiers sur leurs terres. Malheureusement, aujourd’hui, des aliments industriels malsains atteignent leur peuple, et le résultat est l’apparition de caries et de problèmes gastro-intestinaux qu’ils ne connaissaient pas auparavant.
Chez ce peuple vigoureux et rustique, sobre, respectueux de leur sol et heureux, les habitants disent eux-mêmes qu’ils sont les descendants d’Alexandre le Grand et son armée. A l’époque de la conquête, certains d’entre eux étaient restés dans leurs villages et s’étaient mariés. En 1984, les médias ont rapporté une anecdote incroyable. Un Hunza du nom de Said Abdul Mobudu, lors de son arrivée à l’aéroport d’Heathrow à Londres, a provoqué la stupéfaction des services de douane. Sur son passeport, c’était écrit qu’il était né en 1823.
Produits Biologiques
dimanche 12 mars 2017
samedi 17 septembre 2016
10 000 enfants sortis de la misère
Ces enfants ne connaissez que les décharges pour pouvoir survivre, et vous vous doutez bien que beaucoup attrapez des maladies graves.
Un couple a décidé d'agir et a réussi un paris extraordinaire: sortir les enfants de l'enfer et de les scolariser.
Tous, lorsqu’ils étaient enfants, devaient fouiller, pour survivre, dans la décharge « à ciel ouvert » de Phnom-Penh, au Cambodge.
C’est là que Christian et Marie-France, un couple de voyageurs français, les rencontrent, il y a plus de vingt ans. Ils décident alors de se battre sans limite pour sortir ces enfants de cet enfer. A ce jour, ils ont permis à près de 10.000 enfants d’accéder à l’éducation pour se construire un avenir.
SECRETS DE TOURNAGE
Autodidacte
Xavier de Lauzanne a vécu à Hanoï, au Vietnam, entre 1996 et 2000 où il travaillait sur un projet de formation hôtelière pour des jeunes en difficulté. Parallèlement, il rêvait de faire du cinéma : "En 1999, je me suis acheté ma première caméra et j’ai suivi un ami cyclopousse à Hanoï, entre deux 14 juillet. Du 14 juillet 1999 jusqu’au 14 juillet 2000. C’est ainsi que j’ai commencé, comme autodidacte, à réaliser. Ensuite j’ai rencontré, à Phnom Penh, Christian et Marie-France des Palières qui avaient besoin d’un film pour leur communication. Ce couple faisait chaque année une tournée en camping-car afin de récolter des dons et des parrainages pour leur association. Je leur ai proposé de faire leur film. Au final, il a bien circulé et a permis de récolter beaucoup de dons et de parrainages... J’ai donc décidé de persévérer dans la voie du documentaire. Mais si je vis aujourd’hui au Cambodge c’est parce que mon épouse a été nommée à l’institut Pasteur à Phnom Penh", se rappelle-t-il.
Une envie
Le cinéaste Xavier de Lauzanne avait, en 2005, réalisé un documentaire pour France 5 autour du couple Christian/Marie-France et la décharge. C'est depuis ce moment que lui est venue cette envie de développer un projet d'une plus longue durée et dans un langage plus sensoriel centré sur cette histoire.
Un couple a décidé d'agir et a réussi un paris extraordinaire: sortir les enfants de l'enfer et de les scolariser.
Tous, lorsqu’ils étaient enfants, devaient fouiller, pour survivre, dans la décharge « à ciel ouvert » de Phnom-Penh, au Cambodge.
C’est là que Christian et Marie-France, un couple de voyageurs français, les rencontrent, il y a plus de vingt ans. Ils décident alors de se battre sans limite pour sortir ces enfants de cet enfer. A ce jour, ils ont permis à près de 10.000 enfants d’accéder à l’éducation pour se construire un avenir.
SECRETS DE TOURNAGE
Autodidacte
Xavier de Lauzanne a vécu à Hanoï, au Vietnam, entre 1996 et 2000 où il travaillait sur un projet de formation hôtelière pour des jeunes en difficulté. Parallèlement, il rêvait de faire du cinéma : "En 1999, je me suis acheté ma première caméra et j’ai suivi un ami cyclopousse à Hanoï, entre deux 14 juillet. Du 14 juillet 1999 jusqu’au 14 juillet 2000. C’est ainsi que j’ai commencé, comme autodidacte, à réaliser. Ensuite j’ai rencontré, à Phnom Penh, Christian et Marie-France des Palières qui avaient besoin d’un film pour leur communication. Ce couple faisait chaque année une tournée en camping-car afin de récolter des dons et des parrainages pour leur association. Je leur ai proposé de faire leur film. Au final, il a bien circulé et a permis de récolter beaucoup de dons et de parrainages... J’ai donc décidé de persévérer dans la voie du documentaire. Mais si je vis aujourd’hui au Cambodge c’est parce que mon épouse a été nommée à l’institut Pasteur à Phnom Penh", se rappelle-t-il.
Une envie
Le cinéaste Xavier de Lauzanne avait, en 2005, réalisé un documentaire pour France 5 autour du couple Christian/Marie-France et la décharge. C'est depuis ce moment que lui est venue cette envie de développer un projet d'une plus longue durée et dans un langage plus sensoriel centré sur cette histoire.
jeudi 8 septembre 2016
Investigation d’une suspicion d’agrégat de cancers pédiatriques dans une commune viticole de Gironde
Auteurs : Christine Castor, Institut de veille sanitaire (InVS),
Département de coordination des alertes et des régions (Dcar),
Cellule de l’InVS en région (Cire) Aquitaine. Sabine Giraud, Agence régionale de santé (ARS) d’Aquitaine,
Délégation territoriale de la Gironde,
Pôle veille, sécurité sanitaire et santé environnement. Relecture : Florence Kermarec,
InVS, Département santé environnement (DSE). Patrick Rolland, InVS, Dcar,
Cire Aquitaine. Frédérique Chemin, ARS d’Aquitaine, Délégation territoriale de la Gironde, Pôle veille, sécurité sanitaire et santé environnement. Philippe Germonneau,
InVS, Dcar, Cire Limousin Poitou-Charentes.
Remerciements : nous tenons à remercier le Registre national des hémopathies de l’enfant (RNHE) ainsi que le Registre national des tumeurs solides de l’enfant (RNTSE) qui nous ont transmis les cas de cancers pédiatriques survenus sur la zone d’étude.
Abréviations
Airaq Association agréée pour la surveillance de la qualité de l'air en Aquitaine
ARS Agence régionale de santé Cire Cellule de l’InVS en région
Circ Centre international de recherche sur le cancer
CEM-EBF Champs électriques et magnétiques à extrêmement basse fréquence
Draaf Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt
DT 33 Délégation territoriale de la Gironde
EPA Agence de protection de l’environnement (États-Unis)
ICPE Installation classée pour l’environnement Insee Institut national de la statistique et des études économiques Inserm Institut national de la santé et de la recherche médicale
InVS Institut de veille sanitaire
RNHE Registre national des hémopathies malignes de l’enfant
RNTSE Registre national des tumeurs solides de l’enfant
SAU Surface agricole utile
SIGES Système d’information pour la gestion des eaux
SNC Système nerveux central
SNS Système nerveux sympathique
Contexte
En février 2013, la Délégation territoriale de Gironde (DT 33) de l’Agence régionale de santé (ARS) saisit la Cellule de l’Institut de veille sanitaire (InVS) en région (Cire) Aquitaine suite à un courrier du maire de Preignac, commune viticole de Gironde (annexe 1).
Ce dernier sollicite l’ARS quant à ses difficultés à interdire les épandages de pesticides sur les vignes situées à proximité de l’école communale pendant les récréations et mentionne la suspicion d’un agrégat de cancer chez des enfants fréquentant ou ayant fréquenté cette école. Une réunion à la mairie est organisée le 19 mars en présence de la Cire et de la DT 33 ARS.
Le maire fait part de son inquiétude quant à la survenue de 3 cas de cancer au cours des dernières années, qui lui ont été rapportés par une institutrice de l’école. La population et les médecins du secteur n’ont pas été informés de cette situation et il ne semble pas y avoir de demande ou d’inquiétude particulière vis-à-vis de cette problématique malgré des plaintes récurrentes liées aux épandages de phytosanitaires.
Par ailleurs, la DT 33 ARS informe La Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Draaf) de ce signalement dès le mois de mars et l’interroge sur la réglementation en matière d’épandage de pesticides.
Suite à cette réunion, la DT 33 ARS et la Cire décident de mettre en place une investigation afin d’objectiver la fréquence des cancers pédiatriques dans la commune et ses environs, et d’évaluer la plausibilité d’un lien avec les expositions aux pesticides issues des épandages viticoles
2. Méthodes La démarche préconisée dans ce type d’événement sanitaire s’appuie sur les recommandations émises par l’InVS pour l’évaluation et la prise en charge des agrégats spatio-temporels de maladies non infectieuses [1].
Cette démarche propose de dérouler une enquête étape par étape et selon un arbre décisionnel. Ainsi, sur la base des premières données sanitaires et environnementales recueillies, il devra être décidé de la pertinence ou non d’approfondir les investigations.
D’une manière plus précise, l’approfondissement des investigations dépendra de l’information apportée par : - les premières données sanitaires constituant le signal : caractéristiques et fréquence des cancers pédiatriques observés ;
- les données environnementales, dont l’exposition des populations aux épandages de pesticides dans la commune et sa région ;
- une revue de la littérature sur l’épidémiologie des cancers observés et les risques liés à une exposition aux pesticides ;
- la plausibilité d’un lien épidémiologique entre l’exposition suspectée et la survenue de cas groupés de maladie.
En fonction des résultats de cette première étape ayant pour objectif d’évaluer le signalement, la Cire et l’ARS pourront mettre en place un comité de suivi pour approfondir les investigations (représentants de la mairie et de l’école, médecine scolaire, Draaf…).
2.1 Définition de cas, zone et période d’étude
La recherche des cas de cancer pédiatrique (cas diagnostiqués chez des enfants de 0 à 14 ans) a été réalisée à partir du Registre national des hémopathies malignes de l’enfant (RNHE) et du Registre national des tumeurs solides de l'enfant (RNTSE) pour la commune de Preignac mais également celles limitrophes (Loupiac, SainteCroix-Du-Mont, Verdelais, Toulenne, Fargues, Sauternes, Bommes, Pujols-sur-Ciron, Barsac). Pour le RNHE, les cas ont été recherchés pour la période allant de la création du registre en 1990 jusqu’en 2012, soit 23 ans.
Pour le RNTSE, les cas ont été recherchés de 2000 (date de création du registre) à 2012, soit 13 ans. À noter que les deux dernières années ne sont pas complètement consolidées.
2.2 Évaluation du risque
L’existence d’un excès de cas de cancer a été évaluée par le calcul du nombre de cas attendus au sein de la population des 0-14 ans pour Preignac et pour la zone de Preignac, à partir des données d’incidence nationale.
Néanmoins, cette étude étant réalisée a posteriori (après l’observation d’un excès de cas), il n’est pas statiquement possible de tester la présence de cet excès.
Les données recueillies permettent néanmoins d’évaluer la possibilité d’un excès de cas et son ordre de grandeur.
L’historique des analyses d’agrégats spatio-temporels a montré que leur investigation était d’une manière générale peu fructueuse.
Les rares cas où elles ont permis de mettre en évidence une association entre une exposition à un toxique et la survenue de cas groupés de pathologie concernaient des cas de mêmes pathologies très spécifiques.
C’est pourquoi les nombres de cas attendus ont été calculés pour des groupes de pathologies spécifiques telles que les hémopathies malignes et les tumeurs cérébrales.
L’évaluation a toutefois également été réalisée pour l’ensemble des cancers et en regroupant tumeurs cérébrales et hémopathies malignes qui peuvent être toutes deux associées à des expositions aux pesticides.
Les recherches environnementales se sont appuyées sur des données cartographiques d’occupation des sols ainsi que sur les bases de données internet Basol [2] (sites et sols pollués), Basias [3] (recensement historique des sites industriels ou activités pouvant entraîner une pollution des sols), site du ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie [4] (recherche des installations classées soumises à autorisation), et Aria [5] (accidents technologiques et industriels).
Ces données ont été complétées par les travaux réalisés par l'Association agréée pour la surveillance de la qualité de l'air en Aquitaine (Airaq) en ce qui concerne la pollution de l’air en matière de pesticides ou autres polluants en Gironde et sur la commune limitrophe de Langon.
La base de données SISE-Eaux a également été consultée en ce qui concerne la qualité de l’eau sur la commune de Preignac, ainsi que la base de données Siges Aquitaine [6] (Système d’information pour la gestion des eaux en Aquitaine) en ce qui concerne les usages des eaux souterraines.
3. Résultats 3.1 Investigation des cancers pédiatriques sur Preignac et ses environs D’après les données de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) de 2009, la commune de Preignac compte 2 151 habitants dont 368 enfants âgés de moins de 15 ans (17,1 %). Pour Preignac et ses 9 communes limitrophes la population s’élève à 13 204 habitants dont 2 595 enfants de moins de 15 ans (19,6 %).
3.1.1.
Description des cas
Au total, 9 cas de cancer pédiatrique ont été enregistrés par les deux registres de cancer, pour Preignac et les communes limitrophes (figure 1) sur la base des données disponibles de 1990 à 2012. I Figure 1 I
Répartition géographique des cancers pédiatriques (géolocalisation aléatoire au niveau de la commune).
Preignac et communes limitrophes, 1990-2012
Sur les 9 cas, 4 avaient moins de 5 ans au moment du diagnostic (tableau 1). Sur la seule commune de Preignac, 4 cas de cancers ont été enregistrés (2 hémopathies malignes, 1 tumeur cérébrale, 1 rhabdomyosarcome), dont 3 depuis 2003.
En ce qui concerne ces 3 derniers cas, ils ont tous fréquenté l’école municipale, sont domiciliés et sont nés à Preignac.
Aucun d’eux ne vit sur une exploitation agricole ou n’a de parents viticulteurs.
I Figure 2 I
Répartition temporelle des cancers pédiatriques selon l’année de diagnostic.
Preignac et communes limitrophes, 1990-2012
I Tableau 1 I
Description des cas par classe d’âge, date de diagnostic et type de cancer.
Preignac et communes limitrophes, 1990-2012
3.1.2. Mise en évidence d’un excès de cas
Pour l’ensemble des 10 communes auxquelles nous nous sommes intéressés, le nombre de cas de tumeurs cérébrales observées est de 2 pour la période « 2000-2012 », du même ordre de grandeur que ce qui serait attendu d’après les données nationales [7] pour cette même période, soit 1,2 cas (tableau 2).
Pour ces communes, 5 cas de leucémies ou lymphomes ont été observés de 1990 à 2012, contre 3,8 attendus d’après les données d’incidence nationale.
Si l’on prend on compte tous les types de cancer et la période commune et approchée de couverture des 2 registres (14 ans), 8 cancers pédiatriques ont été observés, contre 5,7 attendus pour l’ensemble des communes observées.
Pour la seule commune de Preignac, 1 tumeur cérébrale a été observée pour la période « 2000-2012 », contre 0,2 cas attendu.
Pour les leucémies et lymphomes, 2 cas ont été observés pour la période « 1990-2012 » contre 0,5 attendu.
Si l’on prend on compte tous les types de cancer, 4 cas ont été observés de 1999 à 2012, contre 0,8 attendus.
Si l’on ne retient que les cancers pouvant être liés à une exposition aux pesticides, c'est-à-dire les hémopathies malignes et les tumeurs cérébrales, on observe au cours des 14 dernières années, 3 cas de cancer à Preignac contre 0,5 attendu et 6 cas dans la zone de Preignac contre 3,6 attendus.
I Tableau 2 I
Évaluation de l’excès de cas de cancer pédiatrique sur Preignac et les communes limitrophes de 1999 à 2012 (calcul du nombre de cas attendus)
NB : le registre des tumeurs solides ne fournissant des données que depuis 2000, une période de 13 ans a été prise en compte. Pour les
hémopathies malignes les données étant disponibles depuis 1990, une période de 20 ans a été retenue. Afin de prendre en compte 1 cas
d’hémopathie maligne survenue en 1999, une période de 14 ans a été définie pour le nombre de cas attendus de cancers toutes
localisations confondues et hémopathies malignes et tumeurs du système nerveux central regroupées. Cette année supplémentaire peut
sous-estimer le nombre de cas observés, les tumeurs solides n’étant pas comptabilisées en 1999.
3.2 Épidémiologie et facteurs de risques des cancers de l’enfant
3.2.1. Épidémiologie des cancers pédiatriques
Sur la période 2000 à 2004, le RNTSE et le RNHE ont recensé 8 473 nouveaux cas de cancers de l'enfant de moins de 15 ans, ce qui correspond à une incidence brute annuelle de 152,3 cas par million [7].
Les cancers les plus fréquents sont les leucémies (29 % des cas),
les tumeurs du système nerveux central (SNC) (23 %) et les lymphomes (12 %).
Le taux d'incidence varie avec l'âge, la moitié des cancers de l'enfant survient avant l'âge de 5 ans (figure 3).
La répartition des cas par tranches d'âge dépend du type de cancer. Avant l'âge d'un an, les tumeurs du système nerveux sympathique (SNS), les leucémies et les tumeurs du SNC prédominent.
Entre 1 et 5 ans, les leucémies sont les plus fréquentes avec les tumeurs du SNC, les tumeurs du SNS et les tumeurs rénales.
Entre 5 et 9 ans, les leucémies et les tumeurs du SNC demeurent les cancers les plus diagnostiqués, avec les lymphomes (figure 4).
Entre 10 et 14 ans, ces 3 types de cancer restent majoritaires devant les tumeurs osseuses.
Voir détails graphiques ci-dessous (sources : RNHE, RNTSE).
I Figure 3 I
Incidence selon l’âge des cancers de l’enfant en France (RNHE, RNTSE), 2000-2004
I Figure 4 I
Âge médian d’apparition des différents types de cancers de l’enfant en France (RNHE, RNTSE),
2000-2004
3.2.2. Tumeurs cérébrales
3.2.2.1. Épidémiologie
Les tumeurs cérébrales représentent à peu près 20 % de l'ensemble des cancers de l'enfant et constituent les
tumeurs solides les plus fréquentes avant l'âge de 15 ans dans les pays industrialisés [7].
Les tumeurs du SNC
pédiatriques diffèrent de celles de l'adulte par leur morphologie et par leur topographie : il s'agit surtout de
tumeurs sous-tentorielles plutôt bien différenciées, alors que chez l'adulte prédominent les gliomes de haut
grade et les méningiomes.
Le taux d’incidence annuel standardisé pour les enfants de moins de 15 ans a été
estimé au niveau national à 36,2 cas par million [7].
3.2.2.2. Facteurs de risque chez l’enfant
Les tumeurs cérébrales de l’enfant constituent un ensemble très hétérogène de tumeurs. D’une manière générale, le rôle de l’environnement dans la survenue de ces tumeurs chez l’enfant est encore très mal connu [8].
Les seuls facteurs de risque clairement établis sont les expositions aux rayonnements ionisants à forte dose (risque de tumeur cérébrale plus important quand exposition durant l’enfance, exposition de la mère à des examens radiologiques pendant la grossesse) et plusieurs syndromes génétiques (neurofibromatose de Von Recklinghausen, sclérose tubéreuse de Bourneville, syndrome de Li-Fraumeni).
Les autres pistes étiologiques mettent principalement les dérivés N-nitrosés (exposition alimentaire lors de l’allaitement favorisée par la consommation de salaisons, viandes et poissons fumés), les expositions aux pesticides (exposition aux pesticides domestiques durant la grossesse, exposition paternelle en période prénatale ou parents agriculteurs, résidence dans une ferme pendant l’enfance) et des virus (vaccination contre la poliomyélite pendant la grossesse, antécédents d’infections virales pendant la grossesse).
3.2.3. Hémopathies malignes
3.2.3.1. Épidémiologie
D’après les estimations réalisées pour la période 2000-2004, les hémopathies malignes représentent en France environ 40 % de la totalité des cancers avant l'âge de 15 ans [7].
Le taux d’incidence annuel standardisé pour les leucémies, syndromes myéloprolifératifs et myélodysplasiques pour les enfants de moins de 15 ans a été estimé au niveau national à 45,9 cas par million [7].
Pour les lymphomes et néoplasmes réticulo-endothéliaux, ce taux est 17,1 par million.
3.2.3.2. Facteurs de risque chez l’enfant
L’exposition aux rayonnements ionisants à forte dose est un facteur reconnu de leucémie infantile (irradiations médicales pendant grossesse et enfance) mais des interrogations persistent pour les expositions internes et les faibles doses (radon domestique) [8].
Le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) a classé les champs électriques et magnétiques à extrêmement basse fréquence (CEM-EBF) en agent cancérigène possible (2B) pour les leucémies.
La trisomie 21 constitue un facteur de risque majeur de leucémie (leucémies aiguës myéloblastiques) ainsi que d’autres pathologies (syndrome d’instabilité chromosique, neurofibromatose de Von Recklinghausen, déficits immunitaires congénitaux).
Certains virus tels que le virus d’Epstein Barr sont à l’origine des lymphomes de Burkitt et hodgkinien.
Le benzène a été classé comme cancérigène certain pour les leucémies. Pour les pesticides, les études publiées suggèrent un doublement du risque de leucémie chez les enfants dont la mère a utilisé des pesticides à usage domestique [8].
L’exposition paraît concerner également les expositions pendant la petite enfance.
En 2009, deux méta-analyses, portant sur les expositions professionnelles aux pesticides des parents ont montré qu’une exposition de la mère en période prénatale augmentait significativement le risque de leucémie de 60 % pour l’une et de 100 % pour l’autre, plus particulièrement lorsqu’il s’agit d’insecticides et d’herbicides [9].
3.2.4. Pesticides et effets sur la santé
Les pesticides peuvent avoir des effets aigus et/ou chroniques.
Les principales connaissances sur les effets aigus des pesticides chez l’homme sont issues d’observations rapportées en milieu professionnel ; il s’agit d’intoxications aiguës généralement à de fortes doses.
Les effets retardés sont plus difficiles à repérer.
Depuis près de trente ans, les connaissances épidémiologiques des maladies potentiellement liées aux expositions à long terme aux pesticides sont essentiellement étudiées dans les populations professionnellement exposées, issues de comparaison entre des agriculteurs et la population générale.
Les effets cancérogènes de certains pesticides ont également été mis en évidence expérimentalement sur l’animal.
Une association forte entre exposition aux pesticides et survenue de pathologies a été mise en évidence chez l’adulte pour le lymphome non-hodgkinien, le cancer de la prostate, le myélome multiple et la maladie de Parkinson (tableau 3) [9].
Chez l’enfant cette association est retrouvée pour la leucémie, les tumeurs du SNC, les malformations congénitales et des pathologies neuro-développementales (tableau 4).
Enfin, le Circ a pu étudier les effets cancérogènes de plusieurs substances de la famille des pesticides, dont certaines ont pu être classées en cancérogène certain ou avéré et probable pour l’homme (tableau 5) [10]. À noter que ces substances ne sont plus autorisées en agriculture au niveau de l’Europe.
I Tableau 3 I
Synthèse des associations positives entre exposition aux pesticides et pathologies chez l’adulte
I Tableau 4 I
Association positive entre exposition aux pesticides et pathologies de l’enfant
A suivre ...
mercredi 7 septembre 2016
Pesticides le poison de la Terre.
En replay !!
L'émission : En Gironde ou en Charente, à proximité des vignes ou travaillant dans le milieu agricole, des ruraux auraient été touchés par l'usage des pesticides dans leur environnement immédiat. Pourquoi les riverains de Birac, petite commune charentaise, développent-ils un nombre surprenant de cancers des ganglions ? Comment expliquer que les enfants du village de Preignac en Gironde sont-ils plus touchés par les leucémies ? Les produits phytosanitaires sont pointés du doigt. Aujourd'hui, les familles dénoncent le silence des autorités. La réalisatrice Aude Rouaux leur donne la parole afin de mener l'enquête sur un sujet qui demeure encore en 2016 un tabou, dans le monde agricole.
Le programme : En Gironde ou en Charente, à proximité des vignes ou travaillant dans le milieu agricole, des ruraux auraient été touchés par l'usage des pesticides dans leur environnement immédiat. Pourquoi les riverains de Birac, petite commune charentaise, développent-ils un nombre surprenant de..
samedi 21 mai 2016
Barrière à insectes écologique fait maison
De retour les beaux jours, la rencontre avec des insectes volants et rampants sera quasi quotidien
Avoir une guêpes un frelon ou des mouches à la maison c'est pas forcément agréable, et surtout s'il y a des enfants de bas-âges et allergiques qui risque bien plus.
La meilleur solution est de ne pas leur faire de mal, mais de les repousser en douceur.
Dans Téléshopping sur Tf1 et M6 ils proposent quelque chose de moins efficace. Les moucherons et araignés et autre seront priés d'aller se promener ailleurs que chez moi.
Surtout n'achetez pas les bombes vendus dans le commerce, ces produits sont pour la plupart toxique, votre santé vaux mieux que cela. De plus l'odeur est répulsive aussi pour nous...
Pour faire ce produit voici la liste des ingrédients:
• d’écorce de citron. Pour rappel l’écorce correspond au zeste du citron, c’est à dire la partie colorée ( contrairement au ziste qui est la partie blanche et très amère entre l’écorce et la chair du citron)
• quelques gouttes de jus de citron
• des rondelles de citron
Pour les rampants de type fourmis, araignées…
Mettez du zestes ou du jus de citron sur leur lieu de passage.
Regardez par ou ils passent et mettez en à ces endroits.
Les gouttes de citron sont plus efficaces mais l’écorce a un avantage: pas besoin de passer un coup d’éponge après.
Pour les guêpes, abeilles…
Même principe que le tue-mouches. Pendez une rondelle de citron entière à un fil que vous pouvez attacher comme moi à un lustre ou à une tringle à rideau juste devant votre fenêtre.
Pas superbe mais le résultat est la: ça fonctionne ! 😉
Avoir une guêpes un frelon ou des mouches à la maison c'est pas forcément agréable, et surtout s'il y a des enfants de bas-âges et allergiques qui risque bien plus.
La meilleur solution est de ne pas leur faire de mal, mais de les repousser en douceur.
Dans Téléshopping sur Tf1 et M6 ils proposent quelque chose de moins efficace. Les moucherons et araignés et autre seront priés d'aller se promener ailleurs que chez moi.
Surtout n'achetez pas les bombes vendus dans le commerce, ces produits sont pour la plupart toxique, votre santé vaux mieux que cela. De plus l'odeur est répulsive aussi pour nous...
Pour faire ce produit voici la liste des ingrédients:
• d’écorce de citron. Pour rappel l’écorce correspond au zeste du citron, c’est à dire la partie colorée ( contrairement au ziste qui est la partie blanche et très amère entre l’écorce et la chair du citron)
• quelques gouttes de jus de citron
• des rondelles de citron
Pour les rampants de type fourmis, araignées…
Mettez du zestes ou du jus de citron sur leur lieu de passage.
Regardez par ou ils passent et mettez en à ces endroits.
Les gouttes de citron sont plus efficaces mais l’écorce a un avantage: pas besoin de passer un coup d’éponge après.
Pour les guêpes, abeilles…
Même principe que le tue-mouches. Pendez une rondelle de citron entière à un fil que vous pouvez attacher comme moi à un lustre ou à une tringle à rideau juste devant votre fenêtre.
Pas superbe mais le résultat est la: ça fonctionne ! 😉
samedi 30 avril 2016
Implanter en agriculture biologique une légumineuse sous couvert de céréales : un piège à nitrates à double effet
En agriculture biologique (AB), la gestion de l’azote au cours de la rotation est essentielle.
Les enjeux sont multiples : favoriser l’autonomie vis-à-vis des intrants, optimiser les rendements et la qualité des produits (teneur en protéines des céréales par exemple), tout en limitant les risques de lixiviation des nitrates.
Implanter des légumineuses fourragères en culture intermédiaire dans les rotations céréalières fait partie des techniques innovantes travaillées dans les exploitations agricoles biologiques disposant de ressources limitées en azote organique.
Limiter le recours aux engrais organiques
La fertilisation des systèmes céréaliers biologiques repose le plus souvent sur la gestion des apports organiques. Or la libération de l’azote issu de ces apports ne coïncide que partiellement aux be- soins des cultures et contribue à augmenter le stock d’azote organique des sols.
Les processus de minéralisation dans le sol peuvent entraîner à l’automne des phénomènes de lixivia- tion des nitrates (impact environnemental négatif, pertes d’éléments fertilisants pour la parcelle).
L’idéal est donc d’avoir un couvert présent dès la fin de l’été qui puisse réduire les pertes (effet « pièges à nitrates »), tout en restituant l’azote piégé pour la culture suivante (effet « engrais vert »).
Face à l’augmentation actuelle des exploitations biologiques spécialisées dans la production de grandes cultures, sans ateliers animaux, et sachant que les engrais organiques commerciaux sont de plus en plus coûteux et rares, la question du maintien de la fertilité des sols se pose.
C’est pourquoi la recherche, en lien avec les agriculteurs, s’attache à l’étude de solutions alternatives, orientées vers une plus grande autonomie azotée du système. L’introduction de légumineuses en intercultures, notamment semées sous couvert de cé- réales, fait partie des solutions actuellement développées.
Choix de l’engrais vert : obtenir un couvert développé
Une des difficultés des légumineuses en intercultures est d’obtenir un couvert suffisamment développé. L’implantation doit se faire dans de bonnes conditions, pour ga-rantir une levée rapide et une bonne couverture du sol. Elle se fait soit sous couvert de la culture précédente (trèfle violet, blanc…), soit après récolte de la culture précédente. Sous couvert de céréales, un semis à la volée suivi d’un passage de herse-étrille est conseillé au stade tallage-début montaison. L’agriculteur peut également choisir de laisser traîner les socs de son semoir à céréales pour déposer les graines dans un peu de terre fine.
En semis de printemps, on évitera les légumineuses à cycle trop rapide (trèfle d’Alexandrie, incarnat…), au risque qu’elles se développent trop et gênent la récolte de la céréale dans laquelle elles sont implantées.
Pour des semis réalisés en été après une céréale à paille, les trèfles à installation rapide peuvent donner des résultats corrects, mais ce sont les espèces à grosses graines qui semblent donner les résultats les plus satisfaisants (vesce, pois, féverole, lentille…).
Au nord de la Loire, des semis avant le 15 août sont nécessaires pour obtenir un développement correct du couvert.
Dans le sud de la France, les conditions estivales très sèches imposent de retarder le semis vers fin août ou septembre.
Le semis d’engrais verts en fin d’été réclame davan-tage d’attention. Après la récolte, la qualité du lit de semences est essentielle pour optimiser le taux de levée et la rapidité de mise en place du couvert. Pour des espèces à grosses graines (pois, vesce…), la recherche d’un couvert homogène repose sur des densités proches d’un semis en culture pure (150 kg/ha).
Effet des engrais verts sur le rendement des céréales suivantes : quelques résultats en systèmes céréaliers AB
Patrice Morand, Chambre d’agriculture de la Drôme (CA 26). L’étude a pour objectif de pallier un manque d’azote dans les systèmes céréaliers AB qui ne disposent pas ou peu de matières organiques.
Les engrais verts sont insérés dans une rotation soja-blé-maïs (rotation courte répandue dans la Drôme).
Nous avons testé une dizaine d’espèces de légumineuses fourragères et quatre dates de semis, mesuré la biomasse produite par les couverts et la quantité d’azote qu’ils contiennent dans les tiges et les racines.
Nous avons complété toutes ces mesures par l’analyse des rendements de la culture de maïs suivante (cultivée sans aucun apport d’engrais et de matière organique) pour estimer la quantité d’azote minéralisée par les différents engrais verts.
Tous les engrais verts ont été détruits en février, après 11 mois de présence, avant l’implantation du maïs. En toute logique, les couverts implantés tôt au printemps, sous couvert de céréales, avec un cycle de développement deux fois plus long, synthétisent à la fois plus de matière sèche et d’azote que les couverts implantés en fin d’été.
Cette tendance se confirme avec l’analyse des rendements du maïs. Le témoin sol nu, sans fertilisation ni engrais verts, a obtenu un rende- ment moyen de 59 q/ha. Toutes les parcelles de maïs cultivées après des engrais verts à base de légumineuses ont vu leur rendement augmenter entre 29 et 72 q/ha (cf. figure 1 ci- après).
La phacélie, utilisée comme témoin pièges à nitrates, a eu un léger effet dépressif sur le rendement du maïs qui s’explique par des faibles reliquats d’azote post récolte. Cette étude montre que les engrais verts sont capables de mobiliser des quantités d’azote très importantes, en l’espace de quelques mois.
La restitution de l’azote à la culture suivante peut être évaluée entre 58 et 140 unités, suivant les espèces, si l’on considère qu’il faut 2 unités d’azote pour faire un quintal de maïs, soit une libération de l’ordre de 60 % de l’azote mobilisé.
En effet, la vesce, la luzerne et le mélilot restituent autant d’azote que 10 tonnes par hectare de compost de fumier de volailles (soit entre 18 et 20 unités d’azote par tonne suivant les années).
Les résultats en Picardie (2007-2008) Gilles Salitot, Chambre d’agriculture 60 Des semis sous couvert de céréales font l’objet de suivis depuis le printemps 2006 en Picardie.
Les premières références acquises concernent l’intérêt des légumineuses implantées en avril sous couvert de céréales d’hi- ver, en vue d’implanter une deuxième paille (interculture courte) ou avant une culture de printemps (interculture longue). Nous avons testé quatre légumineuses fourragères et deux périodes de semis. Nous avons mesuré la biomasse produite par les couverts, suivi les reliquats.
Nous avons complété toutes ces mesures par l’analyse des rendements de la culture suivante pour estimer la quantité d’azote minéralisée par les différents engrais verts.
Sur deux ans, les trèfles semés en avril sous couvert de blé, ont pro-duit entre 2,5 et 4,5 tonnes par hec-tare de Matière Sèche (MS) (estimation sur partie aérienne).
Les vesces semées en fin d’été ont été un échec en raison des dates d’implantation trop tardives (fin août) et des automnes froids.
L’analyse des rendements comparés « semis après trèfle violet » ou « semis sur sol nu » montre un intérêt très net de la légumineuse, avec une augmentation de la production de l’ordre de 10 quintaux par hectare sur des intercultures courtes (triticale), de l’ordre de 25 quintaux par hectare pour des intercultures longues (maïs grain ou orge de printemps).
Ces différences sont cohérentes et directement proportionnelles à la fourniture d’azote permise par le trèfle violet, de 30 à 50 unités.
À noter que les repousses de protéagineux peuvent aussi être de très bons engrais verts. Les différents rôles de la légumineuse en culture intermédiaire Réduire les pertes de nitrates par lixiviation Des travaux expérimentaux conduits en Champagne-Ar- denne font état de l’aptitude des légumineuses, en plus de leur particularité de piéger l’azote de l’air par sym- biose, à piéger l’azote minéral présent dans le sol, bien qu’au détriment du fonctionnement symbiotique raci- naire. En Picardie, des mesures confirment le rôle piège à ni- trates des légumineuses implantées au printemps (cf. fi- gure 2 ci-après). Sur sol nu, les reliquats azotés évoluent de 40 unités en post-récolte à 100 unités à l’entrée de l’hiver.
En présence d’un couvert (trèfle violet ou mélilot), le niveau des reliquats entrée hiver est significativement plus faible.
Reliquats azotés Chauny (02) 2007/2008 Interculture blé - pomme de terre 0 50 100 150
Sol Nu Mélilot Trèfle Aout 07 REH 07 RSH 08
Il est possible de rapprocher ces résultats de ceux publiés par ARVALIS - Institut du Végétal.
L’Institut technique confirme l’effet des légumineuses semées en période es- tivale sur la réduction du reliquat en début drainage.
Le semis sous couvert au printemps présente, dans la partie Nord de la France, la garantie d’un couvert suffisamment bien implanté pour assurer la fonction de piège à nitrates.
Les résultats de la Chambre d’agriculture du Nord (cf. figure 3 ci-après) montrent que ce sont les espèces à installation rapide qui fixent le plus d’azote : espèces annuelles (trèfles d’Alexandrie, de Perse ou incarnat ; mi- nette), espèces pérennes à développement rapide (trèfles violet ou hybride).
Restituer l’azote à la culture suivante Si certaines espèces de plantes, comme les crucifères, sont recherchées pour leur aptitude à piéger l’azote
Semis sous couvert : témoignage d’un agriculteur de l’Oise
Installé depuis 15 ans sur l’exploitation familiale, Thomas Coevoet cultive 150 ha de terres labourables orientés principale- ment vers les cultures céréalières et les protéagineux.
Il élève aussi 4 500 poules pondeuses. Il a commencé sa conversion à l’AB en 1998 ; aujourd’hui toutes ses activités respectent ce cahier des charges.
Pour gérer la fertilisation azotée de ses cultures céréalières AB, il a tout d’abord recherché des céréales peu ou pas trop exigeantes en azote ; il a ainsi développé la culture d’épeautre.
Il a également introduit dans son assolement des protéagineux tels que le pois et la féverole. Thomas procède à des échanges de paille et de fumier avec des éleveurs voisins. Afin de garder un potentiel suffisant, il achète également des engrais organiques tels que la vinasse pour fertiliser 70 hectares.
Le coût des vinasses, leur raréfaction et la difficulté d’épandre les engrais organiques au moment le plus propice l’ont conduit à essayer la culture d’engrais verts, tels que les trèfles, en implantation sous couvert au printemps.
Un autre élément de motivation est l’occupation du couvert très rapide- ment après la moisson. Il limite considérablement la levée des mauvaises herbes et leur développement.
L’objectif technique a été atteint, Thomas a pu observer une meilleure structure de sol, un rendement supérieur là où l’engrais vert était développé.
Il continue à expérimenter d’autres espèces et d’autres techniques d’implantation. «Je suis fermement convaincu que l’occupation permanente des sols va limiter le développement des adventices et augmenter la fertilité des sols.»
Les enjeux sont multiples : favoriser l’autonomie vis-à-vis des intrants, optimiser les rendements et la qualité des produits (teneur en protéines des céréales par exemple), tout en limitant les risques de lixiviation des nitrates.
Implanter des légumineuses fourragères en culture intermédiaire dans les rotations céréalières fait partie des techniques innovantes travaillées dans les exploitations agricoles biologiques disposant de ressources limitées en azote organique.
Limiter le recours aux engrais organiques
La fertilisation des systèmes céréaliers biologiques repose le plus souvent sur la gestion des apports organiques. Or la libération de l’azote issu de ces apports ne coïncide que partiellement aux be- soins des cultures et contribue à augmenter le stock d’azote organique des sols.
Les processus de minéralisation dans le sol peuvent entraîner à l’automne des phénomènes de lixivia- tion des nitrates (impact environnemental négatif, pertes d’éléments fertilisants pour la parcelle).
L’idéal est donc d’avoir un couvert présent dès la fin de l’été qui puisse réduire les pertes (effet « pièges à nitrates »), tout en restituant l’azote piégé pour la culture suivante (effet « engrais vert »).
Face à l’augmentation actuelle des exploitations biologiques spécialisées dans la production de grandes cultures, sans ateliers animaux, et sachant que les engrais organiques commerciaux sont de plus en plus coûteux et rares, la question du maintien de la fertilité des sols se pose.
C’est pourquoi la recherche, en lien avec les agriculteurs, s’attache à l’étude de solutions alternatives, orientées vers une plus grande autonomie azotée du système. L’introduction de légumineuses en intercultures, notamment semées sous couvert de cé- réales, fait partie des solutions actuellement développées.
Choix de l’engrais vert : obtenir un couvert développé
Une des difficultés des légumineuses en intercultures est d’obtenir un couvert suffisamment développé. L’implantation doit se faire dans de bonnes conditions, pour ga-rantir une levée rapide et une bonne couverture du sol. Elle se fait soit sous couvert de la culture précédente (trèfle violet, blanc…), soit après récolte de la culture précédente. Sous couvert de céréales, un semis à la volée suivi d’un passage de herse-étrille est conseillé au stade tallage-début montaison. L’agriculteur peut également choisir de laisser traîner les socs de son semoir à céréales pour déposer les graines dans un peu de terre fine.
En semis de printemps, on évitera les légumineuses à cycle trop rapide (trèfle d’Alexandrie, incarnat…), au risque qu’elles se développent trop et gênent la récolte de la céréale dans laquelle elles sont implantées.
Pour des semis réalisés en été après une céréale à paille, les trèfles à installation rapide peuvent donner des résultats corrects, mais ce sont les espèces à grosses graines qui semblent donner les résultats les plus satisfaisants (vesce, pois, féverole, lentille…).
Au nord de la Loire, des semis avant le 15 août sont nécessaires pour obtenir un développement correct du couvert.
Dans le sud de la France, les conditions estivales très sèches imposent de retarder le semis vers fin août ou septembre.
Le semis d’engrais verts en fin d’été réclame davan-tage d’attention. Après la récolte, la qualité du lit de semences est essentielle pour optimiser le taux de levée et la rapidité de mise en place du couvert. Pour des espèces à grosses graines (pois, vesce…), la recherche d’un couvert homogène repose sur des densités proches d’un semis en culture pure (150 kg/ha).
Effet des engrais verts sur le rendement des céréales suivantes : quelques résultats en systèmes céréaliers AB
Patrice Morand, Chambre d’agriculture de la Drôme (CA 26). L’étude a pour objectif de pallier un manque d’azote dans les systèmes céréaliers AB qui ne disposent pas ou peu de matières organiques.
Les engrais verts sont insérés dans une rotation soja-blé-maïs (rotation courte répandue dans la Drôme).
Nous avons testé une dizaine d’espèces de légumineuses fourragères et quatre dates de semis, mesuré la biomasse produite par les couverts et la quantité d’azote qu’ils contiennent dans les tiges et les racines.
Nous avons complété toutes ces mesures par l’analyse des rendements de la culture de maïs suivante (cultivée sans aucun apport d’engrais et de matière organique) pour estimer la quantité d’azote minéralisée par les différents engrais verts.
Tous les engrais verts ont été détruits en février, après 11 mois de présence, avant l’implantation du maïs. En toute logique, les couverts implantés tôt au printemps, sous couvert de céréales, avec un cycle de développement deux fois plus long, synthétisent à la fois plus de matière sèche et d’azote que les couverts implantés en fin d’été.
Cette tendance se confirme avec l’analyse des rendements du maïs. Le témoin sol nu, sans fertilisation ni engrais verts, a obtenu un rende- ment moyen de 59 q/ha. Toutes les parcelles de maïs cultivées après des engrais verts à base de légumineuses ont vu leur rendement augmenter entre 29 et 72 q/ha (cf. figure 1 ci- après).
La phacélie, utilisée comme témoin pièges à nitrates, a eu un léger effet dépressif sur le rendement du maïs qui s’explique par des faibles reliquats d’azote post récolte. Cette étude montre que les engrais verts sont capables de mobiliser des quantités d’azote très importantes, en l’espace de quelques mois.
La restitution de l’azote à la culture suivante peut être évaluée entre 58 et 140 unités, suivant les espèces, si l’on considère qu’il faut 2 unités d’azote pour faire un quintal de maïs, soit une libération de l’ordre de 60 % de l’azote mobilisé.
En effet, la vesce, la luzerne et le mélilot restituent autant d’azote que 10 tonnes par hectare de compost de fumier de volailles (soit entre 18 et 20 unités d’azote par tonne suivant les années).
Les résultats en Picardie (2007-2008) Gilles Salitot, Chambre d’agriculture 60 Des semis sous couvert de céréales font l’objet de suivis depuis le printemps 2006 en Picardie.
Les premières références acquises concernent l’intérêt des légumineuses implantées en avril sous couvert de céréales d’hi- ver, en vue d’implanter une deuxième paille (interculture courte) ou avant une culture de printemps (interculture longue). Nous avons testé quatre légumineuses fourragères et deux périodes de semis. Nous avons mesuré la biomasse produite par les couverts, suivi les reliquats.
Nous avons complété toutes ces mesures par l’analyse des rendements de la culture suivante pour estimer la quantité d’azote minéralisée par les différents engrais verts.
Sur deux ans, les trèfles semés en avril sous couvert de blé, ont pro-duit entre 2,5 et 4,5 tonnes par hec-tare de Matière Sèche (MS) (estimation sur partie aérienne).
Les vesces semées en fin d’été ont été un échec en raison des dates d’implantation trop tardives (fin août) et des automnes froids.
L’analyse des rendements comparés « semis après trèfle violet » ou « semis sur sol nu » montre un intérêt très net de la légumineuse, avec une augmentation de la production de l’ordre de 10 quintaux par hectare sur des intercultures courtes (triticale), de l’ordre de 25 quintaux par hectare pour des intercultures longues (maïs grain ou orge de printemps).
Ces différences sont cohérentes et directement proportionnelles à la fourniture d’azote permise par le trèfle violet, de 30 à 50 unités.
À noter que les repousses de protéagineux peuvent aussi être de très bons engrais verts. Les différents rôles de la légumineuse en culture intermédiaire Réduire les pertes de nitrates par lixiviation Des travaux expérimentaux conduits en Champagne-Ar- denne font état de l’aptitude des légumineuses, en plus de leur particularité de piéger l’azote de l’air par sym- biose, à piéger l’azote minéral présent dans le sol, bien qu’au détriment du fonctionnement symbiotique raci- naire. En Picardie, des mesures confirment le rôle piège à ni- trates des légumineuses implantées au printemps (cf. fi- gure 2 ci-après). Sur sol nu, les reliquats azotés évoluent de 40 unités en post-récolte à 100 unités à l’entrée de l’hiver.
En présence d’un couvert (trèfle violet ou mélilot), le niveau des reliquats entrée hiver est significativement plus faible.
Reliquats azotés Chauny (02) 2007/2008 Interculture blé - pomme de terre 0 50 100 150
Sol Nu Mélilot Trèfle Aout 07 REH 07 RSH 08
Il est possible de rapprocher ces résultats de ceux publiés par ARVALIS - Institut du Végétal.
L’Institut technique confirme l’effet des légumineuses semées en période es- tivale sur la réduction du reliquat en début drainage.
Le semis sous couvert au printemps présente, dans la partie Nord de la France, la garantie d’un couvert suffisamment bien implanté pour assurer la fonction de piège à nitrates.
Les résultats de la Chambre d’agriculture du Nord (cf. figure 3 ci-après) montrent que ce sont les espèces à installation rapide qui fixent le plus d’azote : espèces annuelles (trèfles d’Alexandrie, de Perse ou incarnat ; mi- nette), espèces pérennes à développement rapide (trèfles violet ou hybride).
Restituer l’azote à la culture suivante Si certaines espèces de plantes, comme les crucifères, sont recherchées pour leur aptitude à piéger l’azote
Semis sous couvert : témoignage d’un agriculteur de l’Oise
Installé depuis 15 ans sur l’exploitation familiale, Thomas Coevoet cultive 150 ha de terres labourables orientés principale- ment vers les cultures céréalières et les protéagineux.
Il élève aussi 4 500 poules pondeuses. Il a commencé sa conversion à l’AB en 1998 ; aujourd’hui toutes ses activités respectent ce cahier des charges.
Pour gérer la fertilisation azotée de ses cultures céréalières AB, il a tout d’abord recherché des céréales peu ou pas trop exigeantes en azote ; il a ainsi développé la culture d’épeautre.
Il a également introduit dans son assolement des protéagineux tels que le pois et la féverole. Thomas procède à des échanges de paille et de fumier avec des éleveurs voisins. Afin de garder un potentiel suffisant, il achète également des engrais organiques tels que la vinasse pour fertiliser 70 hectares.
Le coût des vinasses, leur raréfaction et la difficulté d’épandre les engrais organiques au moment le plus propice l’ont conduit à essayer la culture d’engrais verts, tels que les trèfles, en implantation sous couvert au printemps.
Un autre élément de motivation est l’occupation du couvert très rapide- ment après la moisson. Il limite considérablement la levée des mauvaises herbes et leur développement.
L’objectif technique a été atteint, Thomas a pu observer une meilleure structure de sol, un rendement supérieur là où l’engrais vert était développé.
Il continue à expérimenter d’autres espèces et d’autres techniques d’implantation. «Je suis fermement convaincu que l’occupation permanente des sols va limiter le développement des adventices et augmenter la fertilité des sols.»
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